Écrire son premier roman : la méthode simple pour un récit captivant

Ça y est, vous y êtes. Votre logiciel de traitement de texte est allumé. Vous avez une vague idée du thème de votre histoire, mais vous ignorez comment en faire un récit qui vaut le coup d’être écrit et lu. L’écriture peut s’avérer intimidante lorsqu’on n’a pas la bonne méthode. Dans cet article, je vous propose une méthode simple pour construire un livre qui aura du rythme.

Une situation initiale

Les premières pages d’un récit sont destinées à montrer l’environnement et la personnalité de vos personnages principaux. En quelques pages, vous devez répondre aux questions : qui ? Quand ? Où ? Quoi ?

Cette partie du livre est destinée à faire comprendre aux lecteurs ce qui ne va pas dans la vie du personnage principal.

Par exemple, dans Le premier jour du reste de ta vie, de Virginie Grimaldi, le monde de Marie ne tourne qu’autour de son époux et de leur pavillon. Il émane de ces premières pages beaucoup de solitude et une pointe de désillusion. Le lecteur s’émeut de la situation de cette femme qui essaye de faire de son mieux, mais que son époux malmène.

Dans cette première partie comme pour les suivantes, évitez les longues descriptions. Elles ont tendance à ennuyer le lecteur. Préférez des actions qui mettent en lumière ses qualités et ses défauts, ainsi que ses particularités physiques.

Par exemple, évitez d’écrire : « Jessica était très belle. Ses longs cheveux blonds coiffés en un chignon serré faisaient tourner plus d’une tête ». Préférez : « Jessica, attablée en terrasse, commanda un cappuccino et un croissant avant de desserrer son éternel chignon. Une cascade de cheveux blonds déferla sur ses épaules, attirant l’attention de son voisin de table. Elle baissa la tête, infiniment gênée, et poursuivit la lecture de son roman d’amour.

Dans la première phrase, on apprend plusieurs informations, mais l’ensemble est un peu linéaire, ennuyeux. Dans le second exemple, le personnage est en action. On comprend non seulement qu’elle est séduisante, avec ses cheveux blonds, mais aussi qu’elle est plutôt timide, gourmande et romantique.

L’élément déclencheur

C’est ce qui va mettre en route l’histoire. Cela peut être (entre autres) :

  • Un décès, comme dans La délicatesse de David Foenkinos, où Nathalie perd brutalement l’amour de sa vie.
  • Une rencontre, comme dans L’incroyable vie normale de Joséphine, mon deuxième roman, où Joséphine fait la connaissance d’Alek, le vétérinaire du coin.
  • Une annonce, comme dans Les filles de Kinsale, mon troisième roman, où Solange apprend de manière brutale la mise en liquidation de sa boutique.
  • Une rupture amoureuse, comme dans Ça peut pas rater, de Gilles Legardinier, où Marie voit son couple imploser de façon brutale.
  • Une nouvelle, comme dans La libraire de Dachau, de Shari J. Ryan, où la protagoniste apprend qu’elle a hérité d’une librairie à Dachau, en Allemagne.

C’est le moment où votre histoire doit prendre son envol. Le lecteur éprouve un certain attachement envers votre protagoniste, et il est prêt à le suivre.

Les obstacles

Après quelques hésitations, votre personnage principal décide de prendre son destin en main, et forcément, il fait face à divers obstacles, car changer n’est jamais facile.

Les obstacles peuvent venir de l’extérieur (une pandémie/une guerre/ses parents qui l’empêchent d’agir) ou intérieur (surmonter un deuil, une peur, ravaler sa fierté, etc.)

Par exemple, dans ma nouvelle Cher Léo(n), Albane ne trouve aucune information à propos de Léon, le premier amour de sa grand-mère. Cette dernière régit très mal lorsque Albane lui avoue effectuer ces recherches derrière son dos. Sa mamie lui ordonne d’arrêter de fouiner dans son passé.

L’amplification

Le héros semble se rapprocher de son objectif, à prendre confiance en lui. Il a fourni quelques efforts et commence à en voir le fruit. Tout n’est pas rose, mais il est sur la bonne voie. Soudain, les obstacles s’intensifient. Ce qui va le décourager et le faire songer à abandonner. La situation de votre personnage est de plus en plus complexe, et les enjeux de son changement/sa quête sont de plus en plus forts.

A ce moment du récit, le lecteur doit être en suspens. Il veut voir le personnage principal, auquel il s’est attaché, trouver le bonheur. Mais il n’est pas encore certain qu’il y parvienne.

Par exemple, dans Quelqu’un pour qui trembler, de Gilles Legardinier, Thomas, qui a appris vingt ans trop tard qu’il était père, a réussi à s’approcher de sa fille. Il en est heureux, mais commence à se demander comment agir pour faire partie de sa vie. Et si elle ne voulait pas de lui ? Si elle le rejetait ? Pour le bien de sa fille, il songe à ne rien dire, cela semble être la meilleure des solutions. La situation semble inextricable et le lecteur doit se languir d’une solution.

Le climax

C’est à ce moment que le lecteur pense que tout est perdu. Mais c’est aussi dans cette partie que le personnage principal va se relever et affronter ses problèmes pour en sortir grandi.

Par exemple, Par exemple, dans L’infirmière d’Hitler, de Mandy Robotham, c’est le moment où Anke, la sage-femme, découvre que le premier enfant d’Hitler est né infirme et qu’elle va devoir l’annoncer à la mère. L’infirmité sous le second Reich est synonyme de mise à mort.

Le lecteur pense alors que ce nourrisson est condamné, mais c’est exactement à ce moment qu’Anke et son petit ami vont déployer des trésors d’inventivité pour essayer de lui sauver la vie.

Dénouement et résolution

Votre intrigue se termine. Tout doit être résolu : les conflits du personnage principal, mais aussi ceux des personnages secondaires. Dans cette partie, on doit vraiment se rendre compte que le personnage principal a changé, grâce à sa quête. Si ce n’est pas le cas, le lecteur aura l’impression d’avoir lu une histoire qui n’avance à rien, et sera déçu.

Par exemple, dans Les bruits du souvenir de Sophie D’Astrabie, Marie est devenue écrivain et est enfin en paix avec elle-même et la mort de sa mère, survenue au début du roman. Elle a surmonté son deuil, s’est éloigné de son petit ami violent et recommence une vie paisible qui lui ressemble dans le sud de la France.

Voici donc une idée de méthode pour avancer sereinement dans l’écriture de son premier roman, sans craindre de se perdre. Il en existe beaucoup d’autres, et notamment, la méthode Hollywoodienne, utilisée pour la construction des intrigues de films et de séries télévisées. Quelle que soit la méthode que vous utilisez, vérifiez bien avant de vous lancer que votre histoire passe par toutes les étapes de la méthode choisie, pour éviter les longueurs, les pertes de rythme ou encore le syndrome de la page blanche ! Bonne écriture !

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